LE DÉBUT DE LA FIN – CIE ERRANCE Culture • Théâtre

[SORTIE DE RÉSIDENCE]

Certains ont dit qu’il attendait Godot…, lui il ne lit pas. Il ne sait pas ce qu’il attend. Il va s’inventer des drames pour rire. Certains ont dit, alors si vous voyez un homme qui fait des claquettes vers une croix – ne vous méfiez pas – il est là pour passer le temps et faire de l’acrobatie avec vos ennuis. Parler de l’ennui par l’errance… et que son ennui l’emmènerait à un destin qu’il jouait sans savoir ce qu’il se sculptait – jouer son destin.

Posez un homme clown vers une croix, il voudra se crucifier pour jouer. Comme on fait des claquettes sur le temps qui passe. Il voudra être l’épouvantail qui déjoue l’ennui. Par l’acrobatie, l’homme perdu à la croisée des chemins – c’est bien au carrefour qu’on plante des croix – choisira de tourner en rond et grimper pour ne pas prendre de direction. Le hasard c’est la croisée des chemins. Le non-choix. Là où sont posées les croix dans les paysages perdus.

Sculpter sa propre marionnette, décider d’aller dedans, puis se crucifier, sous forme de rituel où tout devient méticuleusement essentiel et esthétique comme un tableau – l’anachronisme celui du CHRIST, celui du CLOWN, celui de l’EPOUVANTAIL, donne corps à la fiction de son destin. Faire comme si on pouvait se jouer de la mort – jubiler. Un anachronisme ne joue pas. C’est lui qui se joue des signes et des frictions temporels. Il est la main maladroite du destin qui sème la pagaille et épouvante le réel.