Dans le paysage musical francophone, rares sont les artistes qui osent mêler satire sociale, humour noir et mélodies enfantines avec autant de talent que Giédré. Derrière son apparente innocence se cache une artiste à la plume acérée, dont les textes, aussi drôles que corrosifs, abordent des sujets de société sans filtre ni compromis.
Qui est-elle ?
Née en Lituanie en 1985, Giédré Barauskaitė arrive en France dans son enfance. Passionnée par la musique et la scène, elle se fait d’abord remarquer en tant qu’actrice avant de prendre le chemin de la chanson. Très vite, son univers atypique séduit un public en quête d’authenticité. Armée de sa guitare et de sa voix douce, elle chante des textes qui tranchent avec son apparence de fille sage.
Avec un style musical oscillant entre la chanson française et la folk, elle détourne les codes de la chanson enfantine pour parler des réalités les plus crues : violence, misère, hypocrisie sociale… Rien n’échappe à son regard aiguisé.
Ce qui fait la force de Giédré, c’est son humour noir et sa capacité à aborder des sujets tabous avec une légèreté déconcertante. Elle traite avec une franchise déroutante des thèmes comme la mort, la pédophilie, la pauvreté, la guerre ou encore la maltraitance animale.
Ses chansons, souvent courtes et percutantes, sont servies par des mélodies simples et entraînantes, presque enfantines, renforçant ainsi le contraste entre la forme et le fond. Parmi ses titres marquants, on peut citer :
- « Pisser debout », qui évoque les inégalités de genre avec un humour décapant,
- « On fait tous caca », une chanson qui tourne en dérision les tabous liés au corps,
- « Les Questions », qui met en lumière avec ironie la naïveté enfantine face aux réalités du monde adulte.
Résumé de son spectacle « Maxi Best-off »
« GiedRé, ce qu’elle aime bien dans la vie, c’est écrire des chansons rigolotes sur des trucs pas très rigolos. Et ce qu’elle aime encore plus, c’est chanter ses chansons rigolotes-sur-des-trucs-pas-rigolos sur scène, car les lumières sont très fortes et ça lui « donne dix ans de moins ». Du moins c’est ce qu’elle croit, mais les gens ne sont pas dupes.
Alors elle repart en tournée, avec une nouvelle formule Maxi Best Of, sans frites mais avec ses plus grands tubes, du moins aux yeux de sa famille (qui la confond tout le temps avec Barbara Streisand.)
Depuis le temps qu’elle patiente dans cette chambre noire, elle a écrit pas moins de 150 chansons, peut-être plus, mais elle ne sait compter au-delà (en même temps on a rarement besoin de compter au-delà de 150). Alors elle a choisi ses préférées, les préférées des gens, en a écrit de nouvelles, et la voilà repartie sur les routes pour les chanter à ceux qui sont loin de chez eux mais qui ont dans leurs yeux quelque chose qui fait mal. Mais si vous n’êtes pas loin de chez vous et que rien dans votre cœur ne vous fait mal, venez quand même, ne serait-ce que pour vérifier si les lumières de scène rajeunissent vraiment. (Et si vous n’avez pas la réf comme disent les jeunes, révisez vos classiques.) »
Avant la scène, la radio : les débuts inattendus de Giédré
Avant d’enflammer les scènes avec son humour grinçant et ses mélodies faussement innocentes, Giédré a fait ses armes… à la radio ! Et pas avec n’importe qui : c’est Laurent Baffie qui lui a offert ses premiers micros dans son émission culte « C’est quoi ce bordel ? » sur Europe 1.
Avec son style décalé et ses textes provocateurs, elle s’est vite imposée comme une invitée récurrente, balançant ses chansons sans filtre en plein direct. Cette expérience lui a permis d’affiner son art du choc et de la dérision, tout en touchant un premier public avant de s’élancer sur scène.
Un début qui en dit long sur son audace : oser faire rire tout en bousculant, même derrière un micro !
