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19/02/2025

La vision d’Emma Bignon pour l’avenir de La Souris Verte Actualités

Nichée au cœur d’Epinal, La Souris Verte est bien plus qu’une simple salle de spectacle : c’est un véritable carrefour culturel où se croisent artistes émergents et talents confirmés. À la tête de ce lieu dynamique, Emma Bignon insuffle une énergie passionnée et une vision audacieuse pour faire rayonner la scène musicale et artistique locale.

Dans cet entretien exclusif, elle nous dévoile les défis et les ambitions qui animent son quotidien, les coulisses de la programmation, ainsi que l’importance de La Souris Verte dans le paysage culturel. Entre engagement, innovation et amour du spectacle, découvrez le parcours inspirant de cette directrice dévouée.

Présente toi.

Moi c’est Emma Bignon, donc je suis à La Souris Verde depuis 7 ans et demi maintenant. J’ai commencé en tant que responsable de communication, mais entre-temps je suis passée directrice adjointe, et maintenant je suis directrice par intérim.

C’est quoi ton parcours ?

Il n’y a pas de parcours tout tracé, j’imagine, surtout dans ce milieu-là. C’est aussi beaucoup d’opportunités, d’intérêts, de passions, de rencontres.

Ta mission préférée à la Souris Verte ?

Ce que je préfère c’est la mission principale d’une fonction de direction : c’est de coordonner tout ce qui se passe à La Souris Verte. Pour être plus précise, je vais vérifier que tout a été pensé, avec le directeur technique s’il est ok, s’il a des questions, s’il y a des choses qui manquent, s’il a besoin de validation. Vérifier qu’au niveau de l’accueil artiste on est ok, que les contrats sont bien faits, bien signés, que l’accueil artiste est géré, qu’on a tous nos postes les soirs de concert. Après le reste de l’activité, c’est plein d’autres choses.

On a les accueils de résidence la semaine, des scolaires qui viennent pour des spectacles en journée, on a tout ce qui est accompagnement d’artistes, donc les ateliers, les formations pour les artistes. Il se passe toujours quelque chose ici, donc il faut coordonner, vérifier qu’il n’y ait pas deux choses qui se passent au même endroit en même temps. Il faut être dans l’organisation globale.

Le stress : un ennemi ou un allier ?

Quand j’étais jeune j’aurais dit un ennemi, mais maintenant je trouve que c’est un allié. C’est même presque ce qu’on recherche quand on travaille un peu dans ce milieu-là. Finalement un concert où tout se passe bien, c’est bien, mais il manque le petit truc de « mince, on n’a pas pensé à ça, qu’est-ce qu’on fait, comment on fait, comment on réagit. »

Je trouve que maintenant je préfère presque l’avoir ce stress. Il me permet d’être vachement plus ouverte et réactive, et d’avoir une espèce d’instinct de survie de « Ok, il me faut ça dans la seconde. »

Ton réseau social préféré pour promouvoir un événement ?

C’est plus Instagram. Bien que ce ne soit pas ultra bien fait pour communiquer sur des événements contrairement à Facebook où on peut créer des événements et puis les diffuser, je trouve qu’Instagram reste le meilleur outil, surtout pour diffuser des petites vidéos de présentation d’un groupe ou autre, faire des petits montages rapides. Moi je sais que j’aime bien faire ça, ça va vite, ce n’est pas compliqué à faire et c’est très impactant, ça dure 10 secondes et je trouve que c’est le meilleur moyen.

Un artiste que tu rêves d’accueillir à la Souris Verte ?

Dans l’absolument pas réalisable, mais que j’aimerais bien : j’adore le groupe britannique Jungle qui fait de la soul-funk presque électro parfois. Il est hyper connu mais c’est impossible d’avoir ça ici.

Un groupe qu’on a failli avoir l’année dernière, il s’appelle Asgear, c’est folk-rock, islandais. Ce que m’avait dit son équipe de production, c’est qu’il était en période d’ermite. Il voulait faire une espèce d’année dans la nature islandaise et de ne pas faire de musique.

Un événement qui t’a marqué ?

Il y en a beaucoup d’événements qui m’ont marquée. Il y en a un qui revient chaque année, d’ailleurs c’est bientôt, c’est dans une semaine et demie. C’est le Festival Break the Ice qu’on organise tous les ans autour des cultures urbaines. Ça me marque vraiment à chaque fois ces événements-là parce qu’ils ont la capacité de fédérer, de réunir toutes les tranches d’âge et tous les types de personnes. Parce qu’on regroupe les cultures urbaines, mais ça va dans tous les domaines artistiques.

On a du Graff, du skate, des battles de danse hip-hop, des ateliers beatbox. Tout ce petit monde-là prône des valeurs vraiment très humaines et très dans le partage, dans l’inclusion, c’est hyper fédérateur. Et à chaque fois on se retrouve avec des situations ou des publics qui sont complètement différents, mais qui sont ensemble à un instant T. Notamment sur les battles de danse hip-hop qui sont dans la grande salle, c’est hyper impressionnant parce qu’il y a une arène tout autour, les gens sont au balcon, sont en bas et puis regardent les battles.

Un secret pour remplir une salle ?

Il n’y a pas de secret. Une bonne programmation, évidemment, une bonne communication. Le secret aussi pour remplir une salle, je dirais que ça joue aussi énormément avec l’ambiance générale, qui est aussi donnée par l’équipe qui travaille.

On peut faire venir du monde sur un concert, mais si les personnes qui sont venues n’ont pas trouvé quelque chose de sympa, un endroit où on revient aussi pour autre chose, juste discuter avec quelqu’un au bar, avoir un bon contact avec les gens qui travaillent là. Pour moi, la fidélisation, elle passe par l’équipe, pas tant par ce qu’il s’y passe, parce que si on fait confiance à une salle et à sa programmation, on se dit « on y va, de toute façon on sait qu’on passe toujours un bon moment ». Et c’est là-dessus que c’est très essentiel de communiquer.

Pourquoi t’en est venue à être la directrice de la Souris Verte ?

C’est parce qu’à un moment, c’est hyper satisfaisant d’être à la tête d’un projet artistique. Parce que quand on travaille pour un projet, on applique des choses, mais quand il faut carrément l’imaginer et repenser des activités, repenser aussi comment une équipe va fonctionner, qu’est-ce qu’on va faire de plus, qui pourrait travailler en partenariat avec des gens sur la ville, etc.

D’être tout le temps en mode projet, c’est très créatif finalement. Il y a des tâches administratives qui ne le sont pas du tout, mais il y a ce projet artistique qui est toujours là à portée et qui doit changer tous les 3 à 5 ans, ou qui doit évoluer tous les ans. C’est comment on l’imagine qui permet de se dire que la salle évolue, et elle évolue un peu grâce à moi, donc c’est pour ça que j’aime ça.

Un logiciel indispensable dans ton métier ?

On a un logiciel métier qui s’appelle EADS, c’est notre bible, dedans on retrouve tout, on sait tout ce qui se passe où, quand, comment, et tout est lié, on a tous les contacts des gens qui sont liés à cette manifestation, on retrouve tous les contrats, tous les horaires, les arrivées, tous les hôtels, tout est centralisé. Sans cet outil-là, dans notre salle, ou dans les salles équivalentes de Musique Actuelle, on ne s’en sort pas, et donc oui, c’est indispensable.

Ton pire cauchemar ?

Franchement, le pire cauchemar, ce sont les groupes qui ne savent pas communiquer sur eux-mêmes. Parfois on se retrouve avec des biographies d’artistes, ou des vidéos pourraves, mais alors, un truc pas vendeur du tout, autant dire qu’il vaut mieux qu’ils n’en mettent pas.

Pour moi, c’est le pire cauchemar de ne pas avoir quelque chose à dire ou à montrer de potable pour donner envie aux gens de venir. C’est un de mes pires cauchemars, franchement. Il y a des gens qui ne font pas de musique, ou qui en font très mal, en revanche, ils savent super bien communiquer. Et eux, on les repère. Donc, c’est un cauchemar, et à la fois c’est hyper décevant de se dire qu’il y a des gens qui ont vraiment du talent, mais pas là-dessus. Et c’est trop dommage, parce que ça les desserre.

Le pire cauchemar en tant que directrice, ce serait qu’il y ait un accident du travail qui se passe ici, ou au niveau de l’équipe, quelque chose de grave. Parce que, mine de rien, il y a quand même beaucoup de prises de risque physique aussi, notamment technique. On manipule des câbles, du courant, de la lumière perchée là-haut. Des accidents sont vite arrivés. Donc, oui, mon pire cauchemar, c’est ça.

Un message en une phrase pour motiver les spectateurs à venir ?

La Souris Verte, ça a l’avantage d’être une salle intimiste. Parce que 550 places en grande salle, on est forcément très proche des artistes. Donc, c’est pour ça qu’il faut que ce genre de salles vivent, d’ailleurs, contrairement à des Accor Aréna, ou des Zénith où on regarde souvent les concerts sur les écrans à côté, plutôt que ce qu’on voit au fond.

Il se passe une grande connivence entre le public et l’artiste, et ça, on le retrouve beaucoup ici. Notamment aussi par l’aspect chaleureux de la salle, mais tout ce qui est bois, ça apporte quelque chose.

Et ça donne une très bonne acoustique. Le bois absorbe énormément le son, donc ça apparaît en son mat, brut, et c’est hyper agréable.

Raconte-nous une anecdote marrante qui t’est arrivé ?

Il y a une classe d’enfants qui est venue découvrir un spectacle jeune public, et c’était sur la prévention des risques auditifs (parce qu’on fait des spectacles jeunes publics pour la prévention des risques auditifs). Ce sont des artistes qui ont une commande et qui vont tourner dans plusieurs scènes de musique actuelle du Grand Est pour orienter leur spectacle sur la sensibilisation des enfants à faire très attention à leurs oreilles.

Du coup, ça passe par beaucoup de bruitages, par des paroles plutôt orientées sur « mets ton casque » ou « ne mets pas trop fort ». Et il y a un côté aussi où ils leur font progressivement découvrir le son : comment c’est très bas au début d’un concert, comment ça peut l’être très fort. (Bien sûr, quand c’est très fort, ça reste dans les limites de débit autorisé pour les enfants.)

Mais c’était pour leur montrer que même bas, ils entendaient et qu’ils n’avaient pas besoin d’aller plus haut.

La classe arrive, les enfants sont calmes puisque le son est calme à ce moment-là.

Bon, ça ne bouge pas trop, mais ça se passe bien. Je pars faire autre chose, et je reviens à la fin du concert, et là, je rentre dans la salle, et ce n’était complètement pas du tout la même ambiance. Les enfants sont fins excités, sautent dans tous les sens, et surtout qu’il y en a carrément qui se roulent par terre, qui nagent au sol, et là, j’avais l’impression d’être dans un film un peu de… « Qu’est-ce qui s’est passé ? ». Il y a un avant et un après.

Et ça m’a fait beaucoup rire. Ça me fait vraiment plaisir de voir qu’on peut s’enthousiasmer comme ça, sur même de la musique qu’on ne connaît pas. C’est juste le ressenti musical : il est universel.

Et si tu devais nous parler d’ON SE CAPTE, tu dirais quoi ?

On se capte c’est, pour moi, l’agenda le plus complet sur ce qui peut se passer dans les Vosges.

On peut retrouver tous les événements qui se passent ici dans les Vosges, pas que sur le point de vue culturel, mais il y a quand même un accent vraiment mis sur la culture. Et pour moi, c’est vraiment l’endroit où on peut avoir des petits plus, avec des petites capsules vidéo, ou des petits slides photos, qui permettent de capter en un coup d’œil ce qui va se passer. Il y a une grosse mise en réseau entre les acteurs culturels, le personnel de ON SE CAPTE. On n’est pas là que juste pour se donner des infos, on est là aussi pour travailler en partenariat. Donc ça, c’est le point très positif.


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